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Résidence Écrire l'Europe

Qu'est-ce que l'Europe ? Comment la penser au-delà des slogans ? Pour répondre à ces questions, Strasbourg et son université, laboratoires de l'expérience européenne, donnent avec cette résidence littéraire européenne la parole à des penseur·euse·s et à des créateur·rice·s dont le parcours enjambe les frontières.

Littératures européennes en résidence

Le cycle de résidences littéraires Écrire l’Europe est une invitation chaque automne, par l’Université de Strasbourg avec ses partenaires, d'un auteur·trice qui intervient pour des conférences à la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) sur les enjeux culturels européens, pour des ateliers de création et des rencontres, et qui parraine également le Prix Louise Weiss, concours annuel d’écriture trilingue ouvert aux étudiant·es.

Résidence Écrire l’Europe 2024 : Jean D’Amérique

Du 21 octobre au 20 novembre 2024, la résidence Écrire l’Europe accueille l’écrivain haïtien Jean D’Amérique. Il prononcera trois conférences durant sa résidence : « Littérature : un acte de naissance », « Poésie, langue-révolte » et « Écrire pour transformer le monde ». L’auteur est également parrain du Prix Louise-Weiss de littérature 2025, qui encourage l’écriture littéraire et la lecture chez les étudiant·es : il dévoilera le thème du prochain concours et animera durant sa résidence des ateliers d’écriture avec les étudiant·es sur des thèmes non liés au concours.

Bon à savoir

Proposé par la Faculté des langues et la Faculté des lettres de l’Université de Strasbourg, avec la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Écrire l’Europe - Prix Louise Weiss est porté par le Service universitaire de l’action culturelle avec le soutien de la Drac Grand Est et de la Maison d'édition scientifique - Presses Universitaires de Strasbourg, en collaboration avec le Service des Bibliothèques de l'université, l’Institut européen des métiers de la traduction (IEMT), l'Institut Thématique Interdisciplinaire Lethica et les Musée et Ville de Saverne.

Jean D’Amérique

Né en 1994 en Haïti, Jean D’Amérique est poète, dramaturge, romancier et rappeur. Il est l’auteur d’une œuvre engagée, qui interpelle sur les injustices et les souffrances endurées par les populations pauvres et marginalisées, en particulier celle d’Haïti dont il est originaire : les titres des recueils Petite fleur du ghetto (Atelier Jeudi Soir, 2015), Nul chemin dans la peau que sanglante étreinte (Cheyne, 2017) ou Rhapsodie rouge (Cheyne, 2021) disent la volonté du poète de ne pas détourner les yeux face à la violence du réel. Soucieux d’expérimenter de nouvelles formes poétiques, Jean D’Amérique sort également en novembre 2023 son premier album de rap, intitulé Mélancolie gang.

Ses textes prennent souvent la forme d’un monologue où la voix se fait tantôt souffle, tantôt cri, dans l’espoir de porter au-delà des murs de la prison (comme dans Cathédrale des cochons, pièce publiée en 2020 aux Éditions Théâtrales) ou de s’échapper de la prison à ciel ouvert que constitue les bidonvilles de Port-au-Prince, à l’instar de l’héroïne du roman Soleil à coudre (Actes Sud, 2021), qui écrit et réécrit une longue missive à la fille qu’elle aime, partie à New York. La mise en forme poétique se conjugue ici à une ambition éthique et politique et l’auteur s’inscrit nettement dans une lignée de poètes engagés, auxquels il rend hommage dans ses œuvres pour avoir payé le prix de leurs prises de position, comme Federico Garcia Lorca ou encore Nâzım Hikmet qui considérait la poésie comme « le plus sanglant des arts ».

Mais il ne s’agit pas simplement de témoigner de l’état désastreux de notre monde. Jean D’Amérique dote ses personnages d’un souffle poétique qui fait d’eux des résistants, capables de déjouer par le langage (même si c’est parfois seulement pour un temps) les violences dont ils sont ou pourraient être victimes : « suis-je au bout de ma phrase ? », demande la jeune protagoniste de Soleil à coudre, comme si le verbe envoûtant qui est le sien avait le pouvoir de vider de sa substance la sentence contre laquelle elle se bat, le terrible « tu seras seule dans la grande nuit » prononcée par « Papa », le meurtrier à la solde d’un chef de gang qui lui tient lieu de figure paternelle.

La « transe poétique » des personnages, du nom du festival de poésie de Port-au-Prince qu’il a fondé en 2019, vise bien à produire un effet et elle se réalise souvent dans un contexte d’« odyssée » : le poème permet ici de traverser les espaces, pour échapper au malheur (comme la petite fille de Rachida debout, un poème sur une jeune migrante qui n’obéit pas et que rien n’arrête, publié chez Cheyne en 2022) ou pour obtenir au moins un répit avant d’être rattrapé par le tragique. Dans tous les cas il s’agit de créer « Un poème dans la flaque rouge », du nom d’une performance donnée par l’écrivain en mars 2024 – une poésie qui s’extrait de la violence, qui l’exorcise et panse les plaies.

Victoire Feuillebois & Pascal Maillard – Faculté des langues & des lettres

Rencontre-lecture Prix Louise Weiss

À l'occasion de la parution à la Maison d’édition scientifique Presses universitaires de Strasbourg du recueil L’enfance, tout un monde issu du précédent concours de littérature des étudiants et préfacé par Beatrice Masini, Jean D’Amérique, parrain cette saison, dévoilera le thème de composition du Prix Louise Weiss 2025.

  • lundi 21 octobre 2024 | 12h30 | salle In Quarto du Studium, Campus centre - Esplanade
    ouvert à tous·tes

Cycle de conférences

Ce cycle de conférences intitulé Littérature pour réveiller le monde abordera la littérature comme manière d’être au monde, comme moyen d'y agir et de le transformer. À partir de son parcours personnel et d’auteurs qui l’ont inspiré, Jean D’Amérique présentera, à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg et au Studium de l'Université de Strasbourg, une littérature pour réveiller le monde en trois moments :

  • Littérature : un acte de naissance | Une exploration de la littérature comme ce qui lui a permis d’exister dans la société, en lui donnant une voix.
    mardi 22 octobre 2024 | 18h30 | Auditorium de la BNU
    ouvert à tous·tes sur réservation à la BNU
     
  • Poésie, langue-révolte | Une mise en lumière du mouvement singulier de la poésie à l’intérieur de la langue et traversée des grandes voix de la poésie qui ont porté une parole de secours pour l’humanité.
    jeudi 7 novembre 2024 | 18h30 | salle In Quarto du Studium, Campus centre 
    ouvert à tous·tes
     
  • Écrire pour transformer le monde | Une conférence-manifeste pour inviter à une conscience de l’acte d’écrire et de son impact sur le monde.
    mardi 19 novembre 2024 | 18h30 | Auditorium de la BNU
    ouvert à tous·tes sur réservation à la BNU

Ateliers littéraires

Deux cycles d'atelier d’écriture créative animés par Jean D’Amérique sont destinés aux étudiant·es de l’université.

  • Votre inscription vous engage à suivre l’ensemble des séances de l’atelier choisi.
     
  • Carte d’identité poétique | 2 séances de 2h | À travers des exercices simples, il s’agira d’écrire des textes sous forme de portraits poétiques et imaginaires. Portraits clandestins de soi-même, portraits d’une ville, d’un paysage… Une invitation à sortir de notre carte d’identité habituelle, une manière de refuser le monde tel qu’il est et le réinventer sous d’autres horizons.
    mercredis 6 et 13 novembre 2024 | 10h-12h | Studium, Campus centre - Esplanade
    réservés aux étudiant·es - sur inscription (lien à venir)
     
  • Au nom de nos vies | 3 séances de 3h | En alliant la poésie à des formes narratives, dans cet atelier, nous écrirons pour rendre justice à nos vécus, nous ferons récit à partir de ce que nous sommes, ce qui nous appartient. Nommer à la fois les blessures et les lumières qui traversent nos êtres, puiser dans nos vies, dans le réel qui nous entoure, pour saisir par l’écriture le sens politique de nos existences.
    mercredis 6, 13 et 20 novembre 2024 | 15h30-18h30 | Institut Le Bel, Campus centre - Esplanade
    réservés aux étudiant·es - sur inscription (lien à venir)

Bon à savoir

05/03/2024 | Communication des responsables du Prix Louise Weiss de littérature et d’Écrire l’Europe

Le poète Jean-Michel Maulpoix a été parrain du Prix Louise Weiss de littérature des étudiant·es de l’Université de Strasbourg en 2021-2022. Le 13 février dernier, la justice a condamné le poète pour des violences physiques et des propos inadmissibles à l’encontre de son épouse. Nous tenons à faire savoir que les faits qui ont mené à cette condamnation sont contraires à toutes les valeurs défendues par le Prix Louise Weiss et par la résidence « Écrire l’Europe » qui lui est associée.

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